Elle mériterait d’avoir sa page Wikipedia tant il y a dire sur Isabelle Canivet. Experte en référencement et en stratégie de contenu, consultante, formatrice, auteure de plusieurs ouvrages à succès, co-fondatrice de l’agence Yellow Dolphins, conférencière… Isabelle Canivet s’est taillée une solide réputation dans le monde francophone du SEO et de la stratégie de contenu web et mobile.
Studio Cassette eu la chance de lui poser quelques questions.
Vous êtes l’une des pionnières dans le monde francophone à vous être intéressée au domaine de la rédaction web et de la stratégie de contenu. En quelques mots, que veut dire “Bien rédiger pour le web » pour vous aujourd’hui ?
À peu de choses près, la même chose qu’hier 😉 C’est présenter un contenu pertinent pour une cible définie de la manière la plus adaptée au média tout réalisant l’objectif de l’entreprise. L’évolution s’inscrit au niveau de la puissance de la technologie. Mais écrit-on différemment si l’on a un réseau internet plus puissant ? Non.
Une révolution a vu le jour grâce aux nouveaux médias, avec l’émergence du mobile et des enceintes connectées, notamment. Mais personne encore n’adapte réellement l’écriture à ces supports spécifiquement.
La pertinence des moteurs va peut-être libérer l’écriture web sur le long terme grâce notamment à la diminution du poids des mots clés et à la pertinence du contenu plutôt qu’à sa longueur, par exemple. Aujourd’hui, une page de quelques mots peut très bien se positionner si elle répond à la demande de la cible.
Depuis votre premier ouvrage sur le sujet, en 2009, diriez-vous que la rédaction web est un aspect bien intégré auprès des acteurs du digital (agences, clients) ?
Oui, le concept de rédaction web est bien intégré, mais dans la pratique, nous notons un grand écart. Au niveau des agences ou free-lances, nous constatons chaque jour qu’il est encore très difficile de trouver des personnes capables de rédiger du contenu dans les règles de l’art. Au niveau des clients, nous sommes heureux de voir que des budgets sont alloués au contenu, non plus comme une cinquième roue du carrosse, mais dans une logique de stratégie d’investissement.
De nouveaux métiers émergent dans le paysage digital. Ainsi, on parle aujourd’hui d’UX Writer pour désigner celui qui écrit pour le design. Quel regard portez-vous sur ces nouveaux métiers émergents ?
Je suis amusée de voir de nouveaux termes émerger. J’aime les lire quand ils font sens. J’y vois alors un métier qui évolue, qui est reconnu et qui se spécialise. Ça me remplit de joie. Néanmoins, je m’irrite quand les termes utilisés enfoncent des portes ouvertes parce qu’ils créent la confusion dans l’esprit des clients et qu’ils sous-entendent que les autres ne le font pas. Prenez votre exemple « UX Writer » : par définition et dans la pratique, sur une page web, le rédacteur web n’adapte-t-il pas son écriture à l’interface et au design ?
Au niveau des agences ou free-lances, nous constatons chaque jour qu’il est encore très difficile de trouver des personnes capables de rédiger du contenu dans les règles de l’art.
L’an passé, vous avez sorti la 4e édition de « Bien rédiger pour le Web », une bible de 730 pages enrichie de 500 nouvelles illustrations. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué en refondant votre ouvrage de référence ?
Méli-mélo ?
- Que j’en étais à la troisième ou quatrième refonte pour certains sites et que je me réjouissais des améliorations au fil des années.
- Que l’ouvrage gagnerait vraiment à changer de titre tant il brasse plus large que la rédaction web.
- Que les interfaces de Google subissaient des micro changements à peine notables au fil des mois, mais qu’au bout de trois ans, cela représentait une vraie révolution et autant de nouvelles prises d’écran (râle et soupir ;)).
- Que j’avais mille choses à dire et que c’était merveilleux de pouvoir partager mon expérience.
- Que je remerciais mon éditeur, Eyrolles, pour la confiance qu’il m’a faite en 2009 et que grâce à lui, j’ai pu contribuer à la reconnaissance du métier, en synergie bien sûr avec les autres fervents défenseurs du contenu.
- Que l’accueil du livre réservé par les lecteurs est du pur bonheur, que c’est une formidable motivation à améliorer chaque version et que je les remercie tous pour cette belle énergie.
Quels sont vos projets à venir vous concernant ?
Belle question 🙂 Le changement dans la continuité ! Il nous importe à mon dauphin de mari (ndlr : Jean-Marc Hardy, son associé et compagnon dans la vie) et moi d’insuffler du sens dans notre activité. Nous allons d’une part continuer à accompagner les entreprises dans leur stratégie de contenu SEO et dans leurs architectures d’information. Nous allons d’autre part accompagner les managers et dirigeants web dans leurs challenges en leur proposant des formules de coaching inédites dans un cadre très original… mais cela, c’est la surprise 😉
Le site web est le reflet d’une culture d’entreprise, d’une énergie, d’une vision de l’entreprise, de multiples métiers qui doivent pouvoir danser ensemble plutôt que se concurrencer. Forts de nos 20 années d’expérience dans le web et d’un certificat en techniques de coaching avancées, ce sont ces éléments que nous entendons développer auprès des équipes web, des managers et des dirigeants…
En savoir plus sur Isabelle Canivet
https://yellowdolphins.com/a-propos/biographie-isabelle-canivet/
Twitter : @canivetisabelle
Agence Yellow Dolphins
Ouvrages : https://www.amazon.fr/Isabelle-Canivet-Bourgaux/e/B004N43AN8